Association pour la Protection des Animaux Sauvages

L’ASPAS est une association née dans les années 80 à la suite d’un incident de chasse comme l’on en voit de plus en plus : alors qu’un couple de drômois, Alan Clément et Mireille Gendrier, déplore les pollutions agricoles et agissements des chasseurs auxquels ils sont confrontés au quotidien, un jour une balle de fusil traverse leur maison. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, ils créent alors « l’Union des victimes de la chasse et de leurs nuisances » en 1980, qui deviendra en 1981 l’ASPAS.

Ainsi, ses objectifs sont multiples : au delà de son engagement dans la protection de la faune sauvage, l’association œuvre pour la préservation du patrimoine naturel et pour la défense des droits des usagers de la nature. Elle devient association reconnue d’utilité publique en 2008 et est agréée par les pouvoirs publics depuis plus de 30 ans pour se pourvoir en justice et demander des dommages et intérêts, ce qu’elle n’hésite pas à faire : l’association a engagé 3 000 procédures devant les tribunaux depuis sa création !

Les principales actions de l’association suivent trois axes de mobilisation et sont diverses :

 

  • la défense des animaux sauvages : l’ASPAS mène de front des campagnes de sensibilisation, des opérations de communications et des actions en justice pour par exemple l’interdiction de la chasse aux oiseaux migrateurs, la réhabilitation d’espèces nuisibles ou encore la protection du loup. Ils agissent également en faveur des espèces marines, comme lors de leur partenariat avec l’association Longitude 181 dans la campagne « Les requins protègent les océans, protégeons les requins ! », afin de poser les bonnes questions sur ces super-prédateurs méconnus et favoriser une cohabitation harmonieuse entre activités aquatiques, écosystème récifal et requins.

© ASPAS

 

  • la lutte contre les nuisances et dérives provoquées par la chasse et la pêche aux utilisateurs de la nature : parmi leurs actions « anti-chasse » on peut citer l’abolition de la chasse le dimanche, l’arrêt des interventions de sensibilisation des chasseurs dans les écoles et l’interdiction de la pêche de loisir dans le Parc national de Port-Cros en Méditerranée.

© ASPAS

 

  • La préservation du patrimoine naturel : plusieurs projets menés par l’ASPAS réunissent les deux premiers axes, en faveur de la faune, de la flore et de l’environnement. Un exemple marquant est la création en 2014 d’un label « Réserve Vie Sauvage » (RVS) décerné à des zones protégées de toute exploitation humaine. 400 hectares laissés libres et sauvages portent déjà ce label en France, repartis en quatre grandes réserves : deux en Drôme, une en Bretagne et une en cours de création dans le Massif central. La Réserve de Vie Sauvage du Grand Barry (Drôme) et celle du Trégor (Côtes d’Armor) font d’ores-et-déjà partie du réseau européen Rewilding Europe, dont l’objectif est de rendre un million d’hectares à la nature sur le continent d’ici à 2020.

© ASPAS

L’association édite tous les trois mois un magazine à destination des abonnés qui comporte un dossier spécial sur une espèce, des brèves de la nature, les actualités sur les actions de l’association, des articles à commander en lien avec la nature, etc. Cette revue s’intitule « Goupil », un autre terme désignant le renard, une espèce considérée comme nuisible devenue l’emblème de l’ASPAS.

© ASPAS

© ASPAS

 

L’ASPAS est totalement indépendante, elle vit donc des dons et adhésions du grand public. Pour les soutenir ou les accompagner dans leurs actions, il est possible d’adhérer ou faire des dons et legs, mais également de créer des refuges de chasse chez soi, recenser les cavités-pièges rencontrées (cf encadré ci-dessous), faire des signalements liés au non respect de la faune ou la flore ou encore secourir des animaux sauvages blessés en suivant les fiches disponibles sur le site : www.aspas-nature.org

Les cavités-pièges sont toutes les cavités ou trous aux parois verticales et lisses présentent par centaines sous nos yeux dans lesquels des milliers de petits mammifères, d’oiseaux, mais aussi de reptiles, s’y faufilent ou y tombent et ne pouvant pas en sortir, meurent d’épuisement et de faim, en tentant d’y nicher, ou d’y trouver une protection contre leurs prédateurs. Ce sont par exemple les poteaux de clôture, support de barrières métalliques, support de boîtes à lettres collectives, tubage de cheminée, de gouttière, poteau de fils à linge… Ces cavités-pièges sont aisées à identifier et à obstruer pour éviter la mort de nombreux petits mammifères !

© ASPAS

Arlène Vivien, le 1er juin 2018