Benjamin Rabier, dessinateur animalier

 

Benjamin Rabier est né le 30 décembre 1864 à Napoléon-Vendée, aujourd’hui La Roche-sur-Yon. Avec près de 250 albums à son actif, il est considéré comme l’un des plus grands dessinateurs animaliers européens.

Très tôt, le jeune homme montre des dispositions pour le dessin. Tout juste âgé de 15 ans, il obtient le Prix du dessin de la ville de Paris. Plus tard, comptable au « Bon Marché », il rencontre Caran d’Ache en 1888, qui l’encourage à publier ses dessins en France mais également en Angleterre et aux Etats-Unis.

Régulièrement publié dans « La Chronique Amusante », « Gil Blas Illustré », « Le Rire » ou encore « Le Pêle-Mêle » – périodiques humoristiques – il finira par sortir son propre album « Tintin Lutin » dont Hergé s’inspirera quelques années plus tard.

Benjamin Rabier sera célèbre notamment pour avoir créé le dessin de « La vache qui rit », celui de la baleine des « Salins du Midi » et surtout pour « Gédéon », une bande dessinée qui relate les aventures d’un petit canard au plumage jaune et au long cou, mal aimé, aidant les faibles et toujours plein d’astuces.
Dans ses aventures, Gédéon sera accompagné de Roudoudou le lapin et d’Alfred le crocodile puis, au fil des épisodes, Gédéon deviendra le seul héros de la série, affirmant sa personnalité et prenant une place centrale dans la société des animaux de la ferme.
De 1923 à 1939, 16 albums verront le jour.

L’artiste publie également une édition entièrement illustrée des « Fables » de La Fontaine, soit l’illustration de 240 fables et 5 à 6 dessins pour chacune d’elles ! Il illustre aussi « Le Roman de Renart » ainsi que l’« Histoire naturelle » de Buffon.
Humoriste et caricaturiste avant tout, talentueux, curieux de tout, pionnier du dessin animé, il produira tout au long de sa vie une quantité impressionnantes d’illustrations : 6 000 pour une cinquantaine de journaux !

Ses dessins simples, clairs, parfois mordants, souvent plein de gaieté ont le mérite d’être d’une parfaite compréhension. En quelques traits habiles, tout est dit ; traits qui sont faits de pleins et de déliés soulignant les volumes, les mouvements et surtout laissant place à l’expression des personnages.

Michel Tournier écrira dans « Le Vent Paraclet », un essai autobiographique : « Parmi mes livres d’enfant, je garde une tendresse inoubliable pour les albums de Benjamin Rabier. Le canard Gédéon, la chèvre Aglaé, le singe Chabernac, et surtout la belle, douce et grasse campagne où ces personnages évoluent – quel tableau que la cour de la ferme avec son petit peuple au grand complet ! Ce n’est ni la féerie outrageusement irréaliste des contes, ni la caricature ignoble des Pieds Nickelés, Bibi Fricotin et autres Bécassine. C’est à peine transposée, à peine humanisée la réalité vue avec amitié et compréhension. La belle épithète de “classique” me paraît celle qui définit le mieux l’esprit de Benjamin Rabier. Sa vision des bêtes et des arbres se rapproche de celle de Louis Pergaud dans ce qu’elle a de lucide, de calme et de sympathique ».

 

 

Valérie Besio, le 25 juillet 2019

 

Sources :

http://www.gilblog.fr/berry_blog/benjamin-rabier-berrichon.html

http://www.benjaminrabier.com/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Rabier