D’Amazonie ou de France, les dauphins d’eau douce ou en mer sont menacés de disparition

©Futura sciences

Alors que les dauphins roses d’Amazonie sont contaminés au mercure, les dauphins des côtes françaises sont de plus en plus menacés par la pêche à grande échelle.

Le dauphin rose d’Amazonie – également appelé Boto, Boutou ou encore Inie de Geoffroy – vit exclusivement en eau douce, dans les grands bassins hydrographiques de l’Amazone et de l’Orénoque.  On recense environ 100 000 individus. 

Aujourd’hui, l’espèce présente des niveaux inquiétants de mercure, notamment en raison de l’orpaillage illégal qui foisonne dans ces régions. En effet, la totalité des 46 dauphins roses qui sont suivis depuis 3 ans pour une étude a présenté une contamination au mercure, avec des taux très élevés pour la moitié d’entre eux. Si ces dauphins ont été contaminés on peut légitimement penser que la plupart des spécimens le sont également.

Le mercure, élément chimique hautement polluant, est utilisé par les orpailleurs pour séparer l’or des autres minéraux. Cependant, l’orpaillage n’est pas le seul responsable. Le mercure, naturellement présent en Amazonie, se répand dans l’eau des fleuves à cause de la déforestation et des incendies, et pénètre les organismes des dauphins et des poissons. Le mercure peut ainsi demeurer une centaine d’années dans la chaîne alimentaire.

Sur les côtes atlantiques françaises, c’est un autre danger qui se profile.
Depuis plusieurs années,  le nombre de dauphins échoués sur les plages est en forte croissance. Rien que pour le dauphin commun, les chiffres sont éloquents : 558 en 2016, 917 en 2017, 646 en 2018 et 842 en 2019 alors que l’année n’est pas finie (source : Observatoire PELAGIS). 
Mais au total, ce sont au moins 6 000 petits cétacés morts sur la façade atlantique, échoués ou non, pour la seule année 2019.

La cause de ces funestes observations ?
L’industrialisation et l’intensification de la pêche engendrent des dégâts collatéraux sans précédent : chalutiers industriels à grande ouverture verticale ou chalutage en bœufs – le filet est traîné par deux chalutiers. Ainsi, le chalut pélagique qui se pratique pour capturer thons, maquereaux, bars, sardines, etc. n’est pas sélectif et les captures accidentelles de dauphins sont quasi quotidiennes ; elles représentent 90% des morts observées chez les petits cétacés.

L’ampleur de cette mortalité inquiète les ONG et les scientifiques car l’espèce semble, à terme, menacée de disparition. De plus, les dauphins remontés dans les filets encore vivants meurent des blessures infligées par les pêcheurs à bord, et dans une lente agonie.

 

 

Le 28 octobre 2019