“Des ‘congés maternité’ pour sauver l’éléphant du Laos”

Il y a près d’un siècle le Laos abritait 40 000 éléphants d’Asie (Elephas maximus). Actuellement, le nombre de ces pachydermes est estimé à moins d’un millier. Les populations de ces animaux sont composées d’une moitié sauvage et d’une autre moitié domestique.

Les éléphants font pleinement partis, au Laos, du patrimoine naturel et culturel, mais également socio-économique. Propriétés d’un cornac, les éléphants domestiques dressés participent au transport de lourdes charges, au débardage de troncs pour l’industrie du bois et peuvent également transporter des touristes une fois équipés d’un palanquin.

Depuis 20 ans, le travail des éléphants s’est intensifié au détriment de leur reproduction et de la survie de l’espèce. La gestation des éléphantes est de 22 mois. La mère doit ensuite être disponible pour sa progéniture pendant trois ans. Cette longue durée où l’animal ne peut pas travailler représente un manque à gagner pour le cornac. L’augmentation du temps de travail empêche, non seulement la procréation de cette espèce, mais réduit également leur espérance de vie et le taux de natalité.

Afin de pallier la diminution des populations des éléphants asiatiques aux Laos, des chercheurs français ont proposé un système de « congés maternités » pour compenser le manque à gagner des éleveurs. Les éléphantes seraient ainsi placées pendant les dix derniers mois de leur gestation, et durant les deux premières années de la lactation, au sein du centre de conservation de l’éléphant de Sayaboury. Le cornac recevrait un revenu sur cette période afin de compenser l’absence de l’animal. Ce système, testé l’année dernière, a permis de faire naître 2 à 3 éléphanteaux sur la dizaine nés au Laos.

Par ailleurs, le centre de conservation de Sayaboury organise, entre autres, des programmes de formation de cornacs afin d’assurer la relève et de veiller au respect du lien Homme-animal. Il œuvre également au côté de l’association ElefantAsia pour la sauvegarde de l’éléphant d’Asie au Laos et pour une prise de conscience des cornacs propriétaires et des laotiens.

Pour plus d’informations, vous pouvez lire l’article publié par le journal La Croix.

 

                Le 14 novembre 2017