La cigale grise (Cicada orni Linnaeus)

Il existe plus de 4 500 espèces de cigales et elle n’est pas le seul apanage du sud de la France puisqu’on en trouve un peu partout sur la planète.
Généralement de couleur brune ou grise, quelquefois verte, son corps peut mesurer jusqu’à 9 centimètres. Elle dispose de quatre longues ailes, translucides, striées de traits ou de points noirs.
A l’aide du rostre – sorte de trompe – la cigale et sa larve se nourrissent de la sève de racines, de végétaux ou d’arbustes.
Emblème de la Provence, de l’été, du farniente et du laisser-vivre, la plus connue est la cigale grise ou cacan. 16 espèces habitent dans le sud de la France. Comme dans la fable de La Fontaine, aucune cigale ne résiste à l’hiver.

REPRODUCTION

C’est le chant du mâle qui va attirer la femelle et l’accouplement peut durer de 10 à 30 mn. La femelle pond ensuite ses œufs, d’août à fin septembre, dans les végétaux les plus divers, vivants ou desséchés.
A l’aide de sa tarière – sorte de lime ou scie très acérée – elle fore de nombreux trous et injecte environ une dizaine d’œufs par trou. Les œufs ont l’apparence de minuscules grains de riz.

Quelques temps après les larves s’extrairont de leur enveloppe et se laisseront choir au sol. A leur tour, elles creuseront le sol pour s’y enfouir et finir de grandir.
Mais la nymphe prend son temps et, se nourrissant de la sève des racines, elle mettra de 3 à 6 ans pour se métamorphoser en adulte et sortir définitivement de terre.

Au moment propice, son corps aura pris une couleur plus foncée et ses yeux seront devenus sombres. La nymphe s’accroche alors à une branche et fait ce que l’on appelle l’imago, c’est-à-dire sa mue finale qui peut durer 2 ou 3 heures.
C’est à ce moment-là aussi qu’elle atteint sa maturité sexuelle.

Sous l’action des muscles cymbaliques, les cymbales se déforment et deviennent concaves en émettant un son « clic ». Dès que les muscles se relâchent, les cymbales reprennent brutalement leur forme initiale et font « clac ». C’est la fréquence de ce mouvement – 300 à 900 fois par seconde – qui constitue le chant de la cigale, amplifiée par l’abdomen vide, appelé également chapelle, faisant office de caisse de résonance ; à la différence de la stridulation du grillon ou du criquet, obtenue par frottement des ailes.

Les étouffoirs, sortes de volets placés entre les pattes-arrières et l’abdomen, permettent la modulation du son en s’ouvrant plus ou moins. Le mâle, en levant ou abaissant son abdomen va également créer un mouvement rythmique qui comprime ou chasse l’air. Ainsi, selon l’espèce, la taille, le volume du sac aérien et la vitesse de contraction des cymbales, le son produit est unique et particulièrement complexe.

La cigale chante à partir d’une température de 23 à 25°C, en été et en plein soleil pour les espèces européennes, le soir et la nuit pour les espèces tropicales.

 

Source : www.sirfin.fr

Les prédateurs

Les prédateurs ne manquent pas, que la cigale soit encore à l’état larvaire ou qu’elle soit sortie de son exuvie : guêpes – qui nourrissent leur propre progéniture de la chair de la cigale – fourmis, araignées, sauterelles, mantes-religieuses, oiseaux mais également chalcidites (petite mouche noire qui parasite les œufs de la cigale) et acariens.
Les mâles sont particulièrement exposés puisque leur chant indique précisément où ils se trouvent.

Mais comme pour bon nombre d’animaux, le principal prédateur reste l’homme. A cause de la pollution, du défrichage des garrigues et des incendies, la population des cigales diminue d’année en année.

 

Valérie Besio, le 2 octobre 2019

 

Source :
http://www.cigale.info/
https://www.sirtin.fr/2011/03/13/dou-vient-la-cymbalisation-des-cigales/

 

Source : Brut