La « mouche à fruit » capable de ressentir la douleur

Décidément, la drosophile ou « mouche à fruit » passionne bien des scientifiques !
Nous avions déjà évoqué les capacités de cet animal à acquérir des comportements, par apprentissage social auprès de ses congénères, et à les transmettre de génération en génération. (voir notre article en cliquant ici).

Aujourd’hui, des chercheurs australiens de l’Université de Sydney viennent de démontrer que les drosophiles peuvent éprouver des douleurs chroniques.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont sectionné une des pattes de la mouche. Ils se sont alors rendu compte que les autres membres étaient devenus hypersensibles. Pour les chercheurs, cela ne fait aucun doute : une blessure peut « conduire à une hypersensibilité de longue durée pour des stimuli normalement non douloureux comme peuvent le vivre les patients humains ».
En effet, chez les humains, la douleur chronique – inflammatoire ou neuropathique – est parfois décrite comme des douleurs lancinantes, des élancements ou des chocs électriques.

Concernant la drosophile, les chercheurs ont observé que cette dernière reçoit des messages de douleur passant par des neurones sensoriels pour aller vers la chaîne nerveuse centrale dans laquelle se trouvent des neurones. Ceux-ci vont alors soit inhiber la douleur soit au contraire la laisser circuler, selon le contexte.
Or, lorsqu’il y a section du membre, le nerf envoie un message de douleur dans la chaîne nerveuse et modifie le seuil de la douleur. Ainsi, l’insecte gravement blessé une première fois, tentera de se protéger systématiquement au moindre stimulus, même indolore, les neurones laissant passer tous les messages de douleur.

Une façon, pour la drosophile – et pour le genre animal – de ressentir une douleur lui permettant de survivre dans des situations dangereuses.

 

 

Le 24 juillet 2019