MORPHOLOGIE :
Le lynx boréal mesure entre 80 et 130 cm. Sa queue est assez courte (11 à 25 cm). Au garrot il peut mesurer de 60 à 75 cm.
Le mâle pèse entre 18 et 25 kg, la femelle, plus petite, jusqu’à 17 kg. Le dimorphisme sexuel est important : les mâles étant en moyenne 1/4 plus gros que les femelles.
La tête est petite et arrondie ; le cou est orné d’un collier de longs poils. Les oreilles triangulaires, surmontées de pinceaux de poils noirs, le distinguent aisément des autres félins. Les yeux sont jaunes.
Des rayures verticales barrent son front et une marque noir s’étale du coin externe de l’œil jusqu’aux joues. La mâchoire compte 28 dents au lieu des 30 habituelles chez les félins.
Le lynx boréal possède un excellent odorat.
Les pattes, digitigrades – l’animal marche et repose sur ses doigts ou ses pouces – et longues, lui permettent de se déplacer facilement dans la neige. Leurs extrémités sont particulièrement volumineuses au regard de l’ensemble du corps.
La couleur de son pelage varie du jaune roux au beige gris avec des tâches noires plus ou moins prononcées sur le corps. Le pelage du ventre reste clair.
Sa fourrure très dense le protège du froid ; elle peut atteindre 9 000 poils/cm2 sur le dos et 4 600 sur le ventre.
Le lynx boréal est 2 fois plus gros que les 4 autres espèces de lynx que sont :
- le lynx d’Amérique du Nord
- le lynx roux que l’on retrouve au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique
- le lynx d’Espagne ou lynx pardelle
- le caracal que l’on retrouve en Afrique septentrionale, au Moyen-Orient et jusqu’au nord et au centre de l’Inde
L’espérance de vie du lynx boréal est de 20 ans.
COMPORTEMENT :
Les mâles et femelles se rencontrent uniquement au moment du rut.
La maturité sexuelle est atteinte vers 2 ans pour les mâles et 3 pour les femelles. L’accouplement a lieu de février à avril. La gestation dure environ 70 jours ; une portée peut compter jusqu’à 4 petits.
Les jeunes sont allaités pendant 2 mois et s’émancipent vers 10 mois à la recherche de leur territoire.
Solitaire et timide, le lynx boréal vit sur de larges espaces et se cache dans des cavités rocheuses, des buissons ou des souches, sans gîte fixe.
Carnivore, il se nourrit de grands et de petits mammifères : cerfs, chevreuils, sangliers mais aussi lièvres, blaireaux, marmottes. Il chasse également les oiseaux, insectes, serpents, grenouilles, etc. Il peut être charognard.
Le lynx boréal possède une vitesse de course assez élevée (70 km/h) lui permettant de se saisir de petites proies agiles. Il chasse à la tombée du jour et la nuit et sa technique est adaptée à ses aptitudes physiques et anatomiques. Il repère sa proie par l’ouïe, la vue et l’odorat. Grâce à son pelage tacheté, il peut se camoufler aisément et approcher sa proie de très près. Ses attaques se font par surprise ; en revanche, le lynx ne peut courir sur de longues distances. Une fois la proie saisie et immobilisée dans des griffes parfaitement aiguisées, il la met à mort par morsure au niveau de la gorge, comprimant ainsi la trachée artère.
Habitat
On retrouve le lynx boréal en Europe centrale et Europe de l’est, Scandinavie, Sibérie et Asie occidentale. Il vit également dans les régions montagneuses de l’Asie centrale et de l’Himalaya. Le lynx évolue dans les forêts tempérées et boréales, parfaitement à l’aise dans les sous-bois.
©wikipedia
Protection de l’espèce
Au Moyen-Age les griffes et les dents du lynx servaient d’amulettes et jusqu’au XIXe siècle, le lynx boréal était commun dans toute l’Europe. Mais la chasse – essentiellement pour sa fourrure – ainsi que l’urbanisation galopante l’ont éradiqué.
L’espèce a été réintroduite entre 1970 et 2006 dans certains pays européens (France, Allemagne, Suisse, Italie, Autriche et une partie des Balkans).
Aujourd’hui, selon l’IUCN (Union international pour la conservation de la nature), l’espèce n’est classée qu’en « préoccupation mineure » en raison de sa présence sur de nombreux territoires.
Sujet de superstitions au Moyen-Age, on continue de le nommer « loup-cervier » ou encore « loup à la robe mouchetée », dont la femelle ne peut enfanter qu’une seule fois. Il se transforme en loup pour se nourrir de cervelle humaine.
Pourtant, il reste méconnu et ne refait surface que dans les écrits de Marco Polo puis dans le « Livre de chasse » de Gaston Fébus.
Ce n’est que dans le milieu des années 1980 que les scientifiques se sont à nouveau intéressés à ce discret félin.
Valérie Besio, le 2 janvier 2020
Sources :
www.inpn.mnhn.fr
www.animaux.org
www.futura-sciences.com
www.planete-animaux.e-monsite.com
www.parcsnationaux.fr
Légendes et superstitions
Dans la mythologie grecque et latine on retrouve le lynx sous les traits de Lyncée l’Argonaute dont la vue extraordinaire nous aurait laissé l’expression « avoir des yeux de lynx ». Lyncée, capable de voir au fond des mers, à travers les nuages et les murs, aurait été choisi par Jason pour partir à la quête de la Toison d’or.
Une autre légende voudrait que Lyncée, roi des Scythes, devenu jaloux des honneurs donnés à Triptolème par Démeter, ait fomenté l’assassinat de Triptolème mais, avant qu’il n’agisse, Démeter aurait transformé Lyncée en lynx…
Au IVe siècle avant J.-C, selon Théophraste, philosophe de la Grèce antique, l’urine de lynx aurait eu la propriété de se solidifier pour former une pierre précieuse de couleur rouge, le lyncurium. Cette pierre aurait les vertus de soigner l’ictère et les calculs urinaires, de même qu’elle attirerait la paille, des parcelles de cuivre et le fer.
Mais c’est de Pline l’Ancien, écrivain et naturaliste du 1e siècle, que nous parvient la première description du lynx boréal « ressemblant au loup, tacheté comme une panthère ». Pour Pline, deux formes de lynx cohabitent : le loup-cervier, utilisé dans les jeux de cirque à Rome, et le lynx venu d’Ethiopie.
A partir de ces descriptions, le lynx devint, au fil des siècles, un animal fantasmagorique, féroce et sanguinaire.
le POINT JURIDIQUE en quelques mots
Nous nous intéressons à la cause animale et nous engageons sur le plan juridique, puisque nous souhaitons voir évoluer les textes de lois, dans le sens des animaux.
“L’humanité envers les animaux […] est l’une des plus nobles vertus dont l’homme est doté, et il s’agit du dernier stade du développement des sentiments moraux. C’est seulement lorsque nous nous préoccupons de la totalité des êtres sensibles que notre moralité atteint son plus haut niveau.” C. Darwin
NOUS AVONS À COEUR DE SENSIBILISER PAR LA CONNAISSANCE, L’INFORMATION ET LA COMPRÉHENSION.