Le parlement britannique rejette la loi reconnaissant les animaux comme des êtres sensibles

Le 20 novembre 2017, le quotidien britannique The Independant a annoncé la décision des membres du parlement de rejeter une loi reconnaissant que les animaux non humains sont doués de sensibilité et capables de ressentir la douleur.

Cette régression du gouvernement britannique survient durant la construction des projets de loi suite au « Brexit » car 80% des lois sur la condition animale provenaient de l’Union Européenne. Ces dernières définissaient notamment cinq droits pour les animaux :

  • Le droit de vivre sans ressentir la faim ou la soif
  • Le droit de vivre dans un confort minimum
  • Le droit de ne pas ressentir de douleur, de blessure ou de maladie
  • Le droit d’exprimer des comportements naturels
  • Le droit de ne ressentir ni peur ni stress

Ce vote, en plus d’aller à l’encontre de nombreuses études scientifiques sur la sensibilité animale, pourra engendrer « des dérives si aucune mesure ne vient le compenser ».

« N’importe quelle personne qui a vu des éléphants dans un documentaire s’approcher des ossements de leurs morts ne peut pas ne pas voir qu’il y a de l’émotion dans cet acte. La science démontre de plus en plus l’intelligence et les émotions des animaux et notre gouvernement ignore cela. Il ne peut y avoir qu’une raison qui explique la négation de la sensibilité des animaux : c’est leur exploitation », a réagit le photographe animalier Richard Bowler.

Durant le débat, les parlementaires ont justifié cette décision par le fait que cette notion était, soi-disant, couverte par l’Animal Welfare Act de 2006 de la législation britannique.  Cette raison est toutefois injustifiée selon David Bowles, responsable des affaires publiques de la Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPA) : «la sensibilité animale n’est jamais mentionnée dans l’Animal Welfare Act et que fondamentalement, seuls les animaux domestiques sont réellement couverts par les dispositions de ce dernier. Les animaux sauvages et de laboratoires en sont expressément exemptés. […] Le gouvernement a tout simplement tort de clamer que l’Act protège les animaux sensibles »

 

Lire l’article de Sciences et Avenir.

 

Gabrielle Montier, le 5 décembre 2017