Les cellules souches : une nouvelle solution pour lutter contre le braconnage ?

L’un des derniers rhinocéros mâles de Sumatra est mort au mois de mai, le rhinocéros de Java est en danger critique d’extinction… Pour stopper ces tristes records et protéger davantage les espèces – notamment du braconnage – une nouvelle piste se profile : rendre le commerce de cornes de rhinocéros moins rentable.

Oui, mais comment est-ce possible ?

Des chercheurs américains ont mis au point des cornes de rhinocéros fabriquées artificiellement à partir de cellules souches. En effet, la corne du rhinocéros est composée de kératine, elle-même produite par certaines cellules de la peau appelées « kératinocytes ». En reprogrammant les cellules souches, on obtiendrait une kératine identique à l’originale. Il ne resterait alors qu’à donner la forme d’une corne de rhinocéros pour que la copie soit parfaite !

Lancé sur le marché, un tel produit ferait chuter les prix du marché noir, puisqu’il ne serait plus un produit rare. Et cette prouesse scientifique, si elle voit le jour, pourrait s’appliquer à d’autres cas : écailles de pangolins, défenses d’éléphants…

Pourtant, certains protecteurs de la faune sauvage s’inquiètent : si le marché du luxe – qui utilise aussi la corne de rhinocéros – peut accueillir favorablement une telle avancée, la médecine traditionnelle chinoise, qui a recours à la corne de rhinocéros, pourrait être plus sceptique, doutant de la qualité thérapeutique du substitut et, cela, même si la qualité thérapeutique des cornes de rhinocéros n’a jamais été scientifiquement prouvée !

D’autres spécialistes s’engagent dans une tout autre voie et défendent l’idée de la légalisation du commerce de la corne de rhinocéros. Il serait alors possible de prélever la corne directement sur l’animal – puisqu’elle repousse – sans avoir à l’abattre.

 

Le 28 juin 2019