Les insectes font aussi l’objet d’un commerce illégal

Cafards, scorpions, coléoptères, papillons, mygales ou mille-pattes… voilà que les insectes – vivants ou conservés – sont, à leur tour, victime du commerce illicite.

Perçus comme des animaux de compagnie, objets de collection de passionnés, leur demande explose dans les pays développés, et la plupart des arthropodes que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce a été importée de façon illégale.

Les exemples se multiplient : plus de 4 000 coléoptères, scorpions et autres invertébrés importés d’Australie en 2017, 9 000 araignées, scorpions et scolopendres importés aux Etats-Unis ou encore le vol de 7 000 criquets, mantes-religieuses et autres insectes à l’insectarium de Philadelphie en 2018.

Ce nouveau braconnage concerne principalement les pays tropicaux – la Bolivie en tête qui regorge d’insectes rarissimes attirant l’intérêt de collectionneurs privés ou d’exposants du monde entier – là où la biodiversité, particulièrement riche, offre une palette d’insectes de toutes les tailles, de toutes les formes et de toutes les couleurs.

Les trafiquants profitent de la faiblesse de la réglementation de certaines zones économiques, notamment l’Europe, et les ventes, sans complexes, se font aussi par internet ; peu importe si des espèces sont déjà en voie de disparition.  

Même s’il est difficile d’évaluer réellement l’ampleur de ce nouveau commerce, les scientifiques ont d’ores et déjà tiré la sonnette d’alarme, soulignant que dépouiller une espèce et l’arracher à son environnement auront forcément un impact sur l’écosystème. Car, bien qu’il existe plus d’1 000 000 d’espèces d’insectes connues, de nombreux équilibres peuvent être perturbés. Certaines d’entre elles, très vulnérables dans leur environnement naturel, se reproduisant rarement, sont, à cause du braconnage, menacées d’extinction.

On sait par ailleurs que la déforestation, l’urbanisation et la pollution sont responsables du déclin de plus de 40% des espèces d’insectes au cours des dernières décennies et que l’introduction artificielle et clandestine d’insectes dans une autre région que leur territoire d’origine peut s’avérer catastrophique, entrainant des nuisances telles que destructions des cultures, plantes, arbres et autres animaux locaux.

Des pays commencent à réagir, à l’exemple de la France qui, dans son département guyanais, a défini une réglementation visant à l’interdiction d’un éventuel trafic d’arthropodes. Depuis le 25 juillet dernier, le prélèvement des insectes et arachnides à des fins de transport hors de ce département est soumis à déclaration et des quotas s’appliquent désormais.

 

 

Le 12 septembre 2019