L’ours blanc (Ursus maritimus)

L’ours blanc fait partie de la famille des Ursidés. Celui qu’on appelle également « ours polaire » est un mammifère marin vivant exclusivement autour du Pôle Nord au bord de l’océan arctique.

Son nom scientifique, Ursus maritimus, signifie « ours marin ».

Cet animal semi-aquatique doit sa survie essentiellement à la banquise et à la productivité marine puisqu’il chasse aussi bien sur terre que dans l’eau.

 L’espérance de vie de l’ours polaire est de 20 à 30 ans.

Il peut mesurer de 1 à 1,6 m de haut au garrot.

– Le mâle adulte pèse généralement entre 400 et 600 kg, pouvant parfois atteindre 800 kg, et mesure 2 à 3 m de long.

– La femelle quant à elle pèse 200 à 350 kg pour 1,8 à 2,10 m d’envergure.

Cependant, des données récentes indiquent que la masse corporelle des ours blancs décline.

Cette déperdition serait liée au manque de ressources alimentaires en rapport avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces.

Une étude de 2004 de la National Geographic Society a d’ailleurs démontré qu’ils avaient perdu 25% de leur masse corporelle par rapport aux années 1970.

Ses caractéristiques physiques sont parfaitement adaptées à la vie polaire et semi-aquatique

Il possède une épaisse couche de graisse et sa fourrure, qui, en plus de lui offrir un excellent camouflage, limite les déperditions de chaleur. Ses poils creux permettraient, selon certains spécialistes, de capturer les ultraviolets du soleil et de les guider jusqu’à la peau, de couleur noire, ce qui permettrait à l’animal d’absorber un maximum de chaleur et contribuerait ainsi à son isolation thermique.

Le dessous des pattes est lui aussi isolé par des poils, et tout comme des raquettes, l’empêche de glisser sur la glace.

Ses pattes sont terminées par cinq griffes non rétractiles, très précieuses pour la chasse, et constituent de solides crampons acérés pour escalader des blocs de glace.

Sa démarche est calme et lente. Il  soulève peu ses pattes, qui sont légèrement tournées vers l’intérieur et repliées à chaque pas pour leur éviter de frotter le sol, mais il peut  aussi atteindre des vitesses allant jusqu’à 30 à 40 km/h si besoin.

Il lui arrive de souffrir de la chaleur tant sa fourrure est  isolante, il se prélasse alors sur la glace pour se refroidir et creuse même parfois le sol à la recherche de couches plus froides.

De plus, lorsque l’ours blanc va dans l’eau, seuls les grands poils de sa fourrure (les jarres) sont mouillés. Ils se collent entre eux formant une sorte de couche imperméable et protègent ainsi la bourre qui est en dessous.

 

Dans l’eau justement, ses pattes,  palmées jusqu’à la moitié des doigts, lui facilitent la nage. Il utilise ses membres avant pour se propulser et ses pattes arrière comme gouvernail. Il est aussi aidé par son pelage qui se gonfle d’air pour augmenter la flottaison.

Il nage souvent pour rejoindre la côte ou traverser des bras de mer qui séparent deux plaques de glace.

Son endurance est  grande et il est commun d’observer un ours blanc en train de nager à plusieurs kilomètres de tout refuge flottant. Il peut en effet parcourir une centaine de kilomètres sans s’arrêter.

C’est également un bon apnéiste, et, une fois ses oreilles rabattues et ses narines fermées, il peut plonger à environ un ou deux mètres de profondeur et y rester durant deux minutes.

SON HABITAT

L’ours blanc vit principalement sur la banquise. Les populations les plus nombreuses d’ours polaires se trouvent au niveau de l’archipel arctique canadien, à l’ouest et au nord de l’Alaska, sur l’île de Wrangler, au centre-nord de la Sibérie, au Groenland, sur l’archipel du Svalbard ainsi que sur l’archipel François-Joseph.

L’étendue de son territoire est liée à la disponibilité des bancs de glace flottant sur la mer. Ces icebergs sont utilisés comme plate-forme pour la chasse au phoque et comme aire de repos.

© Mario Hoppmann

© Jason Auch

Dans les régions polaires, on distingue 3 banquises :

la banquise permanente, celle qui ne fond jamais même en été.

la banquise saisonnière, appelé également « Pack »  qui atteint son maximum d’extension en hiver, soudant ainsi la banquise permanente aux côtes des îles et des continents. Elle a la particularité d’être une banquise très fracturée laissant des bras d’eau et chenaux d’eau libre. En été, elle se rétrécit de manière significative jusqu’à disparaître par endroits, laissant apparaitre un chenal maritime le long des continents.

la banquise côtière, quant à elle, se forme en automne, avant le pack puisque les eaux, le long des côtes, sont plus douces qu’en pleine mer. Elles gèlent dont plus rapidement.

Quand les grands froids arrivent, les deux banquises fusionnent alors grâce au pack.

De ces trois banquises, celle qui offre les conditions les plus favorables aux phoques, et donc aux ours, est le pack, grâce à la formation de zones d’eau libre entre les plaques de glace qui dérivent, s’entrechoquent ou se chevauchent. Les activités saisonnières de l’ours polaire suivent ainsi directement les variations de cette banquise.

De l’automne au printemps, la plupart des ours occupent cette zone, à l’exception des femelles gestantes, en hivernation sur la terre ferme.

Lors du très bref été arctique, à l’époque de la fonte, les ours se concentrent sur les zones résiduelles ou se déplacent vers la terre ferme, sur les côtes des îles et des continents mais ne s’éloignent  jamais beaucoup des rives.

À la fin de l’été, lorsque la banquise côtière commence à se former, tous les ours présents sur les côtes s’y rendent. Ils y retrouvent les lieux où la glace est apparue en premier. Plus la mer se fige, plus ils désertent la terre ferme pour s’éparpiller sur la banquise.

Le problème est qu’actuellement la banquise met de plus en plus de temps à se reformer, retardant le retour de l’ours sur cette dernière, le prenant en otage sur la terre ferme, et le privant de nourriture …

Ce phénomène peut induire des comportements « anormaux » : certains individus se  rapprochent alors des zones d’activités humaine pour se nourrir, allant jusqu’à fouiller les poubelles comme dans la ville de Churchill dans la Baie d’Hudson qui se trouve sur leur parcours de migration.

 

SON ALIMENTATION :

L’Ours polaire est un bon chasseur et possède un odorat extrêmement puissant qui lui permet de sentir un phoque jusqu’à 20 km à la ronde.

C’est l’un des plus grands carnivores terrestres. Il se nourrit principalement de phoques, mais aussi parfois de jeunes morses. Bien que plus rare, il est aussi capable d’attraper des belugas. Cependant, à cause du réchauffement climatique et la fonte des glaces, il éprouve de plus en plus de difficulté à trouver de quoi se nourrir…

En effet, les deux espèces de phoques qui constituent l’essentiel de son régime alimentaire (Phoca hispida et Erignathus barbatus) ne sont pas présentes en l’absence de banquise, ce qui limite considérablement les ressources alimentaires et l’aire de chasse de l’ours blanc.

Cependant, lors de l’été arctique, cet opportuniste peut se rabattre brièvement sur des proies comme les renards ou les oiseaux ainsi que sur leurs œufs.

REPRODUCTION ET ÉDUCATION :

Les seules rencontres entre mâles et femelles ont lieu entre avril et juin, sur la banquise, lors des accouplements. Les mâles repèrent alors les femelles en œstrus à l’odeur, puis durant  trois semaines environ, peuvent copuler avec une ou plusieurs d’entre elles.

Le temps de gestation est d’environ de 8 mois avec une implantation embryonnaire différée pour une reprise de la croissance de l’embryon en automne. La moyenne de reproduction est de deux oursons par portée.

SON COMPORTEMENT :

Véritable seigneur de l’Arctique et aujourd’hui emblème du réchauffement climatique,  l’ours blanc vit en solitaire, bien que la femelle soit souvent accompagnée de ses jeunes.

Cependant des groupes occasionnels, d’environ une quarantaine d’individus, peuvent se former autour du cadavre d’une baleine échouée, par exemple, ou encore, parfois, sur certaines voies de migration, comme dans la baie d’Hudson, au Canada, où les ours patientent jusqu’à la formation du pack. Les individus font alors preuve d’une grande tolérance vis-à-vis de leurs congénères.

Les spécialistes ont encore beaucoup à apprendre sur les habitudes de l’ours polaire.
Concernant l’hivernation et l’adaptation aux grands froids des régions arctiques par exemple, il était déjà connu que les femelles gestantes hivernaient dans leur tanière de mise-bas, et l’on supposait que les mâles et les jeunes restaient, eux, actifs en permanence. Mais une hypothèse du chercheur Ralph Nelson démontrerait que ces derniers hiverneraient tout en se déplaçant, passant d’un état actif à léthargique à volonté, ce qui leurs permettraient de traverser les périodes les plus rigoureuses sans difficulté.

© Andreas Weith

En septembre-octobre, les femelles gestantes gagnent la terre ferme en prévision de la parturition.  Selon les chercheurs, les femelles sont fidèles à leur zone de mise-bas et y reviennent d’année en année.

En octobre-novembre, elles se retirent dans leur tanière qu’elles ont elles-mêmes creusée dans des talus de neige, et y vivent en léthargie sur les réserves accumulées pendant les mois précédents. La  température de leurs corps ne s’abaisse guère de plus de 5 °C, et elles peuvent s’éveiller si elles sont dérangées. Pendant ce temps, elles n’urinent et ne défèquent que rarement, ou avalent leurs excréments, ce qui maintient propre la tanière.

Les jeunes y naissent de fin novembre à  janvier.

À la naissance, les oursons ne pèsent qu’un kilo en moyenne mais prendront le poids nécessaire au cours des trois années suivantes jusqu’à atteindre celui d’un adulte, notamment grâce au lait maternel composé à 50% de matières grasses.

Ils ne sortiront de la tanière qu’entre mars et avril, à l’âge de trois ou quatre mois mais continueront d’y passer leur nuit.

Les oursons  resteront avec leur mère environ trois ans durant lesquels cette dernière fera leur éducation, leur apprenant à chasser ou bien encore à construire une tanière.

Ils passent aussi beaucoup de temps à jouer, se dressant sur leurs pattes arrière et s’empoignant tels deux lutteurs dansant au ralenti.

Les adultes ne perdent pas ce goût du jeu. Il n’est en effet pas rare d’observer deux individus adultes luttant amicalement lors d’une rencontre, les ours ne se battant que rarement.

À leur tour, les jeunes adultes atteindront la maturité sexuelle vers 3 ou 4 ans pour les femelles,  mais la plupart ne mettront  bas pour la première fois que vers l’âge de 5 ou 6 ans. La maturité des mâles est quant à elle plus tardive est survient entre 6 et 10 ans.

Aujourd’hui plus que jamais, l’ours polaire est gravement menacé d’extinction.

L’actuelle disparition accélérée de la banquise arctique menace directement la survie de l’espèce. On estime la population d’ours blancs à 15 000 ou 25 000 individus.

L’UICN a d’ailleurs classé cette espèce comme « vulnérable ».

Enfin, bien que protégé, certains politiques, comme Madame Sarah Palin, tentent de faire rouvrir la chasse à l’ours …

 

Charlotte Avril, le 28 décembre 2017