Quand un industriel de la viande surgelée fait fi de la loi

Une notoriété incontestable, plus de 150 produits référencés, 1/3 du marché de la viande surgelée… vous avez deviné, il s’agit de la société Bigard, propriétaire des marques Bigard, Socopa et Charal.

Cette entreprise d’abattage, numéro 1 de la viande française, qui emploie 14 000 salariés, refuse depuis 5 ans de publier ses comptes alors que c’est une obligation légale.

Flou quant aux conditions d’abattages, opacité dans les comptes financiers, l’industriel refuse de diffuser toute information concernant les marges qu’il réalise ou concernant l’utilisation qu’il fait de l’argent public qui lui est versé.
Selon le syndicat FO, Bigard aurait perçu 32 000 000 € au titre du CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) en 2014 et un allègement sur les bas salaires de 26 000 000 € en 2015.

Fort de ce constat, L214 a donc assigné en justice la société Bigard pour que la loi soit respectée et que les comptes soient publiés, sachant qu’il est tout aussi difficile d’obtenir des images sur la vingtaine d’abattoirs gérés par Bigard, l’entreprise se refusant à dévoiler la chaîne d’abattage.

Mais l’industriel n’en est pas à son premier coup d’essai. Déjà en 2017, devant les députés de l’Assemblée nationale, il s’était obstiné et n’avait répondu à aucune de leurs questions, précisément en ce qui concerne la non-publication de ses comptes.
Pour autant, aucune sanction n’avait été prise à son encontre – sanction émanant du Tribunal de commerce et qui peut atteindre, selon la loi, 2% du chiffre d’affaires.

C’est donc L214 qui a réagi et, ce mois-ci, s’échelonnera une série de « rendez-vous » devant les tribunaux de commerce de Quimper, d’Angers et de Créteil.

Bigard en chiffres, c’est environ chaque année :

5 000 000 cochons abattus
1 300 000 bovins abattus
   400 000 veaux abattus
   400 000 agneaux abattus

Le chiffre d’affaires en 2013 (date des derniers comptes publiés) était de 4 300 000 000 € et les bénéfices de 30 000 000 €.  

Des chiffres qui donnent le tournis…

 

 

Le 6 septembre 2019