Rejets des amendements dédiés au respect du bien-être animal à la commission des affaires économiques

Les députés de la commission des affaires économiques ont débattu et voté les amendements relatifs à l’article 13 du projet de loi issu des États généraux de l’alimentation le 19 et 20 avril dernier. Aucune mesure relative au respect du bien-être animal n’a été adoptée. En effet, tous les amendements concrets visant à améliorer les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux ont été rejetés en bloc par les députés présents, menés par Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Celui-ci a ainsi déclaré «s’il est vrai que certaines pratiques particulièrement cruelles devraient disparaître, il vaut mieux faire confiance à la filière pour faire évoluer les choses ». Ainsi les amendements concernant notamment le contrôle vidéo en abattoir, l’interdiction des cages pour l’élevage des poules pondeuses, la limitation de la durée des transports d’animaux vivants et l’interdiction de castration et de caudectomie des porcs ont été tout simplement balayés par la commission.

Selon l’association L214, les députés avaient l’occasion d’ « amorcer le changement d’un système effroyable aussi bien pour les animaux, qui souffrent de leurs conditions d’élevage et d’abattage, que pour les humains, en termes de partage des ressources, de conditions de travail, et bien sûr d’environnement. Cette opportunité n’a pas été saisie ». Ces décisions des députés vont également à l’encontre des engagements faits par le Président de la République, Emmanuel Macron, qui s’était notamment prononcé en faveur de la vidéo surveillance et de l’interdiction de l’élevage des poules pondeuses en cage d’ici  2022. Celui-ci avait notamment déclaré à Rungis en octobre 2017 et lors de sa campagne « 100% des poules élevées en plein air en 2022 en vente dans les supermarchés », « En 2022, les œufs de poules en batterie seront interdis à la vente au consommateur », « La vidéosurveillance dans les abattoirs, selon les modalités inspirées de la proposition de loi Falorni, sera mise en place ». Ces mesures avaient aussi été largement approuvées par l’opinion publique avec 85% des Français en faveur du contrôle vidéo dans les abattoirs et 90% concernant l’élevage en cage.

Suite à cette commission, la loi issue des États généraux de l’alimentation sera discutée à partir du 22 mai en séance plénière à l’Assemblée nationale mais il reste peu d’espoir pour la cause animale. Les défenseurs des animaux attendaient beaucoup de ses mesures mais ne s’avouent pas vaincu pour autant.

« On se demande vraiment quelle est la volonté du gouvernement en matière de bien-être animal. Aucune mesure dans ce projet de loi ne reflète une réelle ambition pour faire évoluer les pratiques d’élevage ! Que feront les députés lors de la séance publique fin mai ? On en attend beaucoup. » a déclaré Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France.

Gabrielle Montier, le 23 avril 2018

  Sources :

blog.l214.com

www.ciwf.fr