Richard Orlinski, sculpteur d’animaux

Depuis 2015, Richard Orlinski fait partie des artistes français contemporains les plus vendus au monde. Ses œuvres sont présentes dans près d’une centaine de galeries, aussi bien en France qu’à l’étranger.

C’est très jeune qu’il s’est intéressé au modelage et a suivi des cours de poterie.
Pour l’anecdote, tout juste âgé de 4 ans, il offre à sa maîtresse d’école de petits modelages d’éléphant et d’hippopotame.

Son talent est repéré lors d’un reportage télévisé où sont exposées ses sculptures en terre cuite. Cependant, il suit un cursus scolaire et supérieur classique avant de décider de se consacrer pleinement à son art.

 

Né sauvage

C’est le concept Born Wild© qui va porter ses créations. Nous sommes nés sauvages, ne l’oublions pas, et Richard Orlinski le met en scène : la violence et les peurs archaïques sont pour lui canalisées par la beauté de l’art.

En 2004, la galerie d’art Artcurial présente pour la première fois « Crocodile », sculpture d’un immense animal en résine rouge. C’est une œuvre phare.
Pour sa réalisation, Richard Orlinski aura travaillé plus de deux années, consacrant ce temps à trouver les proportions idéales. Celles-ci finissent par s’imposer, conférant à la sculpture une vitalité « plus vraie que nature », le crocodile symbolisant la capacité à survivre.

Inspiré de la culture pop, Richard Orlinski invite alors la couleur – bleu, rouge, violet, blanc, noir, argenté, doré, tagué ou chamarré  – et crée un univers composé d’animaux les plus puissants ou les plus féroces.
Ainsi, qu’ils soient sauvages (loup, panthère, tigre, cobra, ours, requin…), nobles (cheval, taureau), légendaires ou imaginaires (dragon…), les animaux font désormais totalement partie de la vision de l’artiste.

Les œuvres peuvent mesurer jusqu’à 1,80 m de hauteur ou 5,30 m de long et sont faites de résine.

Le gorille « King Kong » fascine, menace, effraie… Mais n’est-il pas capable de tendresse ? Est-il l’animal primitif comme nous aimons le définir ou bien est-ce nous, êtres humains, qui sommes archaïques ? Et du haut de son gratte-ciel, alors qu’il hurle, qui de lui ou de nous est le barbare anéantissant l’autre ?

Féline, puissante, prête à bondir ou toute en lenteur que nous dit la panthère, taillée telle un parfait diamant ? Chaque trait est sublimé, même si les proportions naturelles ne sont pas respectées. La panthère nous paralyse tant par sa noire beauté que par son impénétrabilité.

Le cobra, serpent fascinant et pourtant si dangereux… Il ondule, envoûte, se dresse et s’arque-boute, pour cracher son venin. Qui voudrait donc l’approcher ? Mais le cobra d’Orlinski est aussi, par ses mues successives, le symbole de l’immortalité. Serions-nous cobra, impérissable homme-animal ?

D’un physique que l’on pourrait décrire a priori comme disgracieux, le rhinocéros semble menaçant, prêt à mener tous les combats. Pourtant cet herbivore ne cherche-t-il pas avant tout le calme et la tranquillité ? Ombres et lumières sur un corps préhistorique… ne sommes-nous pas nous-mêmes ce mélange incessant ?

 

 

Valérie Besio, le 29 octobre 2019

 

Source : https://richardorlinski.fr/