Le grand requin blanc (Carcharodon carcharias)

Deuxième plus grand prédateur de l’océan après l’orque, le grand requin blanc fait partie des géants du monde marin. C’est en effet l’un des plus grands poissons prédateurs (alors que les orques sont des mammifères) présents actuellement dans l’océan.

Le grand requin blanc mesure de quatre à sept mètres de long pour un poids pouvant atteindre deux tonnes. Son corps est massif, gris foncé pour sa partie dorsale et blanc pour celle ventrale. Son museau est allongé et conique surplombant une mâchoire puissante équipée de quatre à six rangées de dents triangulaires et crantées. Ses nageoires sont très développées avec deux nageoires pectorales en forme de faux et un aileron dorsal de même taille que celui anal. Son ouïe et son odorat sont particulièrement performants : un grand requin blanc peut détecter une odeur dans plus de 4.6 millions de litres d’eau et entendre une proie jusqu’à 1 km de distance. Sa vue est excellente pour la vision lointaine uniquement. Ses yeux ne possèdent pas de paupières, ce pourquoi ils roulent en arrière pour se protéger lors d’une attaque.

Deep Blue – image capturée par © Mark Mohler

Source : https://ftw.usatoday.com

L’un des plus grands spécimens observés depuis 2013 a été nommé « Deep Blue ». Cette femelle vivant au large des îles Guadalupe mesure 6.09 m selon les estimations. Sa taille imposante laisse présumer qu’elle aurait environ 50 ans ! L’espérance de vie des grands requins blancs est estimée à 70 ans.

Le grand requin blanc est une espèce cosmopolite, il est ainsi présent dans toutes les parties de l’océan et les mers tempérées. Il privilégie les eaux peu profondes bordant l’Afrique du Sud, l’Australie, les îles des Caraïbes, Hawaï, le Japon, les Philippines, la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande. Généralement solitaire, le grand requin blanc n’a pas de prédateur (hormis rarement l’orque) et se nourrit de poissons et de proies plus grandes comme d’autres requins, des tortues, des dauphins, parfois des cétacés et essentiellement des pinnipèdes tels que les phoques et les otaries. Il chasse à l’affût dans les profondeurs et repère une proie à l’agitation de l’eau à la surface. Il se propulse ensuite vers la surface pour la saisir la gueule ouverte.

Le grand requin blanc est menacé d’extinction principalement en raison des activités humaines. Classé vulnérable par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), il est en effet chassé pour sa chair et ses ailerons qui sont consommés ainsi que pour d’autres denrées (dents, …) qui sont vendues aux touristes. Il est aussi convoité par les chasses de loisir comme trophée. Par ailleurs, la diminution des populations de ses proies en raison de la surpêche et la destruction de son habitat sont des facteurs de déclin pour cette espèce. Victime d’une mauvaise réputation, il est également menacé par les conflits engendrés par les rares attaques du squale sur l’Homme, déclenchant des représailles sur son espèce, mais aussi sur d’autres requins (requins bouledogues, etc.). Or les attaques de grands requins blancs sur l’humain sont très peu fréquentes et sont généralement accidentelles. Dans la plupart des cas les animaux confondent un surfeur ou un plongeur avec leurs proies habituelles telles que les phoques, souvent à cause des conditions environnementales (eaux troubles, …). Il arrive également que des attaques aient lieu sur des hors-bords car les vibrations des moteurs perturbent les cellules sensorielles sensibles aux champs magnétiques se trouvant sur le museau de l’animal (appelées ampoules de Lorenzini). Pour sa protection le grand requin blanc a été ajouté à l’annexe II de la CITES et sa pêche est interdite dans de nombreux pays. Cela n’est malheureusement pas toujours respecté en raison de la peur que génèrent les requins.

Gabrielle Montier, le 1e juillet 2019

Sources :

www.iucnredlist.org
www.futura-sciences.com
https://fr.wikipedia.org
https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/

Comme tous les requins il doit continuellement nager pour alimenter son corps en oxygène. Il est cependant le seul requin à sortir la tête hors de l’eau pour observer son environnement.

Les comportements reproducteurs chez le grand requin blanc sont peu connus. Cette espèce est ovovivipare : les œufs incubent et éclosent au sein de la femelle. La gestation durerait en moyenne quinze mois avec une reproduction tous les deux ans pour les femelles. À la mise bas les jeunes mesurent entre 1 et 1.60 m. Ils atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de 10 ans.