Protéger les troupeaux en estive au détriment des ours ?

Le gouvernement vient d’adopter la feuille de route « pastoralisme et ours » proposée par le ministère de la Transition écologique et solidaire qui vise à mieux concilier l’activité pastorale en montagne avec la présence de l’ours.

Si cette feuille de route apporte des réponses aux éleveurs de bétails – meilleure information sur la localisation des ours, accompagnement financier pour le déploiement de mesures d’anticipation et de protection des troupeaux, revalorisation de l’indemnité des pertes subies – il reste un point qui inquiète les associations de protection des animaux : « la mise en place d’un dispositif d’effarouchement graduel des ours, pour les estives qui font l’objet d’une prédation ursine en dépit de l’utilisation de mesures de protection des troupeaux ».

Publié le 29 juin 2019 au Journal Officiel, un arrêté a ensuite confirmé la mise en place expérimentale de ces mesures, et cela jusqu’au 1er novembre 2019. Ainsi, même s’il est normalement interdit de perturber les ours intentionnellement, des dérogations pourront être accordées par les préfectures.

L’effarouchement graduel en question autorise en premier lieu l’usage de moyens sonores (cloche, sifflet, pétard, sirène…) ou lumineux (torche, phare, guirlande…). « Renforcé », il signifie l’usage d’armes non létales, c’est-à-dire conçues pour que l’animal ne soit ni tué ni blessé lourdement (par l’utilisation de cartouches en caoutchouc).
Or, les ONG insistent sur le fait que blesser même légèrement un ours peut s’avérer une agression qui risque de déclencher une réaction défensive de l’ursidé et mettre finalement en danger le tireur. Elles craignent également le recours à des armes non létales.

Les associations de protection animale restent convaincues que la solution réside avant tout dans le gardiennage des troupeaux et la présence de chiens de protection.

 

 

Le 23 juillet 2019