Donnez votre avis sur le plan national d’actions dédié aux loups en France !

Tout au long du mois de Janvier 2018, le plan national d’actions 2018-2023 dédié aux loups est en consultation publique jusqu’au 29 du mois. Il définit la politique adoptée par le gouvernement au sujet du loup, Canis lupus.

Le ministère a ainsi mis en place une première consultation publique dédiée au plan d’action national sur le loup et aux activités d’élevage pour la période 2018-2023 et une seconde concernant deux arrêtés interministériels, l’un fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de « destruction » de loups peuvent être accordées par les préfets et l’autre indiquant le nombre maximum de loups pouvant être tués par an.

Afin d’éclairer ce plan national d’actions 2018 – 2023 sur le loup, le journal Sciences et Avenir a publié un article mettant en avant les quatre points majeurs à retenir :

  1. Un réseau « chiens de protection » devrait être mis en place afin de confirmer l’efficacité de ces animaux sur la protection des troupeaux en évitant les problèmes qui y sont liés (morsures, conflits de voisinage etc.) et pour former les éleveurs à conduire leurs chiens de protection.
  2. Des études concernant le loup (répartition spatiale, interactions entre les meutes, régime alimentaire etc.) vont être menées afin de mieux protéger les troupeaux.
  3. Les indemnisations des éleveurs pour leurs animaux victimes des loups seront soumises à une évaluation et seront accordées uniquement si les éleveurs auront préalablement mis en place des mesures de protection pour leurs troupeaux (clôtures, chiens de protection, etc.). Ces contrôles seront d’ailleurs effectués « en routine et non lors du constat des dommages ».
  4. La campagne de tir sera calée sur l’année civile et non du 1er juillet au 31 juin, période où la pression de prédation est la plus forte et entraîne donc de nombreux tirs de régulation ce qui augmentait les plafonds du nombre de loups pouvant être abattus. « Les dispositions du plan national d’actions doivent permettre d’éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint en cours d’année ». Le plafond sera fixé à 10 % de l’effectif moyen annuel du nombre de loups en France, soit 40 pour l’année 2018. Il sera actualisé au printemps. Toutefois, malgré ce plafond, les préfets auront la possibilité d’autoriser des tirs de défense additionnels.

À la lumière de ces arguments, le plan national d’actions du loup présente des points positifs majeurs, comme la formation des éleveurs pour conduire leur chien de protection ou le changement des méthodes pour les indemnisations, mais la politique concernant les tirs de régulation reste toutefois discutable. En effet, l’efficacité des tirs de « destruction » n’a jamais été démontrée (un loup mort n’apprend pas à ses congénères qu’ils ne peuvent pas attaquer les troupeaux à cause des mesures de protection, la perte d’un membre déstructure la meute, etc.) et met en péril la viabilité de l’espèce en France. De plus, en prenant exemple sur nos voisins européens comme en Suisse (cf. articles d’actualité du 9/10/2017 et du 6/12/2017), il a été prouvé qu’il était possible de faire diminuer les attaques des loups sur les troupeaux sans ces tirs et avec la mise en place de mesures de protection comme par exemple l’utilisation de chiens de protection mais aussi de lamas. Ces derniers peuvent protéger les cheptels et présentent de nombreux avantages pour l’éleveur et les riverains. Enfin, le plafond de tirs de régulation des loups ne prend pas en compte le nombre d’individus braconnés ou les tirs non déclarés. En plus de l’inefficacité de ces tirs de destruction, le nombre de loups tués est bien trop important et dépasse les 40 loups annuels « détruits ».

Il est à l’heure actuelle primordiale de donner votre avis sur le plan national d’actions sur le loup et sur les décrets interministériels créés afin de préserver cette espèce strictement protégée et de permettre aux éleveurs d’exercer leurs métiers dans les meilleures conditions, sans avoir à réguler la population lupine.

Nous vous invitons donc à vous exprimer sur ces sujets en participant aux consultations publiques mises en place par le gouvernement.

Cliquez ici pour la consultation concernant le plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage sur la période 2018-2023.

Cliquez ici pour celle sur les décrets ministériels à propos des tirs de destruction des loups.

Elles sont ouvertes jusqu’au 29 janvier 2018.

Dans ce cadre, l’association de protection ASPAS a également publié quelques conseils pour votre participation :

  • Les synthèses des observations du public des consultations précédentes montrent que le ministère tente d’opposer le monde urbain au monde rural. Les opposants au loup seraient des ruraux, tandis que ses défenseurs seraient des urbains… Si vous êtes éleveur ou agriculteur, ou issu du monde rural, précisez-le ! De même, si vous résidez dans une zone de présence du loup, ou simplement en zone rurale, n’hésitez pas à le mentionner !
  • Notre opinion ne semble guère importer au gouvernement, mais notre poids électoral oui… Vous pouvez également mettre ceci en avant !
  • Les injures ou les grossièretés ne faisant pas avancer les choses, nous recommandons vivement à tous de mettre le point fort sur des arguments solides.
  • Vous pouvez exprimer votre opinion en vous inspirant des éléments succinctement évoqués par l’ASPAS, mais un point de vue personnalisé aura plus de poids que plusieurs avis reprenant le même modèle, au mot près.

 

Votre avis compte, tous ensemble nous pouvons faire la différence pour protéger les espèces animales en préservant les activités humaines et le lien entre l’être humain et les animaux.

 

L’équipe d’Ensemble pour les animaux, le 15 janvier 2018

 

 

Sources :

Sciences et avenir

ASPAS

Consultation publique sur le plan national d’actions et sur les pratiques d’élevage sur la période 2018-2023

Consultation publique sur les décrets ministériels concernant les tirs de régulation de la population de loups

Article d’actualité « les nouveaux gardiens des troupeaux : les lamas »

Article d’actualité « Succès des mesures de protection des troupeaux en Valais »